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Réfléchi

20 Mars 2018

 

            J’ai cessé depuis fort longtemps de réfléchir en homme sensé sinon en poète. Et c’est bien là mon désarroi. À la place du syllogisme, la rime ; à la place de l’argumentation, le désordonné du vers libre.

            Je me confonds avec ce qui ne va pas de soi, s’étouffe dans la prime incompréhension, même de mes propres mots.

            De moi aux gens des liens à peine visibles faits de morceaux de vie, de morceaux de vers.

            Aussi, ce qui me tourmente, au vu de ce que je viens de noter, c’est ma tendance inexorable à toujours chercher les principes : la philosophie, sœur cruelle, me donne à voir ses postures, ses cambrures, ses courbes à priori salvatrices. C’est son élan fraternel et je ne cesse de l’imiter. Pourtant les mots qu’elles me concèdent je ne les digère pas, de l’incompréhension naît comme je note mon incompréhension de ce qui s’opère en moi lorsque j’écris un poème.

            Cruelle car elle me donne à voir son corps magique mais m’interdit de le toucher, l’inceste qui me sauverait m’est interdit.

            Parler m’est difficile, donner mes raisons encore plus. Comme un enfant je dois réapprendre à échanger, à lier des mots entre eux en vue d’un but social. Je ne dois pas, à mon âge, m’aventurer encore plus loin dans les délires des vocables, des mélodies oublieuses du sens que l’on veut communiquer.

            En somme je dois réapprendre à vivre en citoyen et élire non le poète et son sacrifice mais l’élu, le maire, la patrie, le pays ; pour l’habiter non en délirant mais, et c’est là mon ultime aveu, en frustré normopathe.

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