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Réfléchi sur la lecture

2 Février 2019

Et de lire. Pourquoi ? La réponse surement se trouve-t-elle après avoir lu. Après c’est aussi avant. Chaque jour. Chaque heures pleines ou creuses se jouent entre l’avant du lire et l’après du lire ; c’est une voie oblique. Et puisque écrire en est la condition, un travail maladif et heureux. Le livre dégage un univers que l’on s’approprie en vue d’une implosion d’un principe de plaisir enfin débrider et producteur d’un sens jubilatoire car il devient connaissance, accroissement, agrandissement de la pensée. Lire pour savoir ce qui se déroule une journée où on ne lit pas, où la pauvreté sensuelle s’annonce dans l’ennui et le désarroi. Où l’on est bègue ; comme exhalaison de discontinu dans le discours. On lit pour retrouver le mot, pour trembler juste. Cela suffit à la distraction mais surtout à l’impératif de l’humain qui doit, chaque jour, comme un chameau se charger de sens, d’eau pour que les psychologies du corps se raidissent un temps devant une nouvelle idée que le livre et que l’os, la substance craque de satiété ; C’est bon, j’y suis ; je peux désormais la pendre, l’écrire, la donner : l’expérience intérieure. La projeter même, la laisser se pulvériser contre le miroir du sens toujours déjà-là, auparavant de la possibilité même de la lecture. Un signe qui était amorphe se désengage de sa pulsion génitrice afin, avec le livre et l’écriture qu’il promet, d’élaborer dans un champs moins foutraque ; c’est-à-dire que la gueule devant le miroir prend forme lorsque le mot signifie quelque chose au plus profond de toi ; mots, vers, théorie qu’importe pourvu que ça balise cette informe des jours. Lire avant de lire, c’est ça écrire ; dérouler par l’écriture l’expérience personnelle qui se confond avec le mouvement, le dialogue entre l’écriture d’une personne et le livre qu’il va lire ; qu’il a presque déjà lu ; qu’il a toujours déjà lu. Et toujours dans cette oblicité limite que de lire pour se retourner soi-même, devant la paradoxe suprême d’un poème : La rencontre avec l’extérieur, un extérieur qui inquiète par la sanction normative qu’il inscrit dans l’esprit, un rythme sur lequel on s’appuiera désormais, et un pathétique intérieur nourrissant le désir de sens sans vouloir être trop entravé par lui (le sens)

Le dialogue avec le poème libère de la pulsion destructrice de ne savoir où l’on mets les pieds chaque matin au lever du lit. Lire c’est nous raccrocher a du sens, l’espace sémiotique du poème (par exemple) joue avec l’entendement et le principe de plaisir que de l’avoir éprouvé dans toute la grandeur dont il est capable et dont nous sommes les sujets poreux et attentifs.

L’institution biblique en est la preuve universelle.

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