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À Fanny G.

26 Novembre 2018

Il a changé

En briques

Des gens

Des maîtres

Des blouses

Des fous

Des morts

 

Il a changé

En tuiles

Des gens

Des érudits

Des lecteurs

Des fous

Des noirs

 

Il a changé

En meubles

Des mers

Des poèmes

Des amis

Des alcools

 

Il a changé

En lui

Des fous

Des croyants

Des blouses

Des personnes et

Des personnes

 

 

Il a changé et changé.

 

Ainsi il s’est fait

Architecte, Dieu,

Servile dans la prison de ses os,

Dans sa sombre maison bâtit par les mots qui signent l’étrangeté de l’habitude.

 

Pourtant, en l’espace haït des révélations, quelque chose s’est tu en lui-même

Fécondant le sacré du verbe

Cela était.

Je ne dirais quoi ou qui.

Mais tu le sais bien, oui,

Qu’est-ce ou qui.

 

Au creux de la cheminée, te souviens-tu de mes yeux ?

Lorsque à leur source,

Je jetais un filet dans la mer d’errance et que, sans fin je tentais de me venir en aide

Pêchant un poisson dans les rets d’une algue, puis m’en acquittant en le nommant

Le poisson du sens et du non-sens.

Il était,

Il était en nous.

 

Celle qui nait de savoir et meurt de vivre.

Celle-là n’était pas un poème,

Ni un jouet,

Elle était une distance sans point de départ ni d’arrivée.

Celle-là était

Celle-là était toi.

 

Elle était le Tu et le Je pourtant sans territoire, sans langage,

Sans jeu.

T’en rappelles-tu ?

 

Et te rappelles tu de nos amis communs ?

Et de ta peau tatouée

Et tatouée

Et béante

Cette surface même qui m’aidait à creuser en eux, fussent-t-ils chers à nos cœurs,

Leur ignorance en la marque du hasard dont l’art a le secret.

Anton, Julien et d’autres

Vénérant le manque que seuls

Celle-là qui meurt de vivre par ses yeux pendus à la connaissance de ce qu’est un hasard, une vie, une mort,

Celle-là qui en son espace

Est elle-même, identique et pourtant différente, énigmatiquement étrangère aux Concessions à la meute qui en elle distribue le réconfort attendu ;

 

Et celui-là qui n’écrit que dans le sentier étroit battu par elle,

Ces deux corps qui se suivent, propulsant le sens et le non-sens dans l’intime de leurs regards emprunts de douleurs de ne pouvoir se fixer, considèrent le manque comme absurdité.

Car ne participait au vide le monde, sauf eux.

 

Te rappelles-tu de nous au creux de la cheminée ?

Où tu ne me laissais aucunement te circonscrire dans le si peu

Ou dans le pas assez ?

Où tu ne me permettais pas de me faire

Architecte ou Dieu car pressée par la fertilité de la graine du lierre, de sa vélocité en sa génération,

Tu m’enjoignais à ne pas rebâtir mon entière prison d’os :

« Cela ne sert plus à rien, regarde ce lierre, il s’étend en l’air si vite,

Si magistralement, qu’il n’a pas besoin de tes doutes, de tes geôles

De ton corps, de tes os ; il grimpe vers le sens et le non-sens du secret. »

Cela je l’ai écouté.

Cela provenait de tes lèvres,

Et c’est cela qui m’a rendu étranger aux bruits rigides de mes os,

Car ton secret, en son voilement et son dévoilement m’a fait mieux considérer

Ce qui doit exister.

 

Et je n’entends désormais plus craquer de mille façons, de mille mots assourdissant cette prison,

À sa place j’y ai bâti un temple dont les fondations sont immémoriales et secrètes

Pleines de toi jusqu’à moi et de moi jusqu’à toi, de sens et de non-sens. De vie.

Ne reste que le végétal et son hasard ainsi que le principe de sa vie, son errance, et de sa mort, sa sincérité.

 

Choses que tu connais si bien.

Cela,

Je le sais.

 

Je n’écrirais désormais plus pour bâtir ce qui peut exister, mais pour me recomposer, tel le secret dans le secret de notre secret.

 

Antonin.

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Basquiat

26 Novembre 2018

Basquiat

Langage brisé de possession

Une ombre au-devant d’elle-même

Comme l’ombre de l’ombre

 

Des coups qui touchent la poitrine

Boom

Boom

Une pince dans les yeux

Qu’est-ce que je suis en train de dire

Tout ça n’a jamais eu lieu

 

Puisque t’as échangé tes habits EVERLAST de boxer

Pour le doux chant de la sirène

Tu préfères buller dans la cuillère

Que finir en cortège désolé

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Réfléchi après Lautréamont

26 Novembre 2018

Je plagie pour continuer l’œuvre de l’Esprit. J’utilise à l’intérieur de mes opérations des vérités ou des approximations d’auteurs que j’admire pour donner à mon texte une épaisseur chronologique, ascendante. J’écris pour agir le monde, surtout le monde tel qu’on se le représente en mouvement. Je crois au progrès. Je crois aussi au nihilisme contemporain ; pour le premier il faut écrire, persévérer dans sa croyance ; pour le second il faut tout aussi écrire, faire négation des vers contemporains en les assimilant en une machine performative, positive et autonome : le corps poétique, parlant ; le mien en l’occurrence

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Glissant

26 Novembre 2018

Rien n’est vrai tout est vivant

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Le tout venant d'un sommeil

26 Novembre 2018

dormir à deux s’apprend seul

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Publié depuis Overblog

26 Novembre 2018

Je veux exporter du Continent Noir ma douleur vers la poigne qui

tient un navire

 

Jeter une puissance dans un

puits sensé,

sertir ma conscience pour mieux la

renverser

 

Je veux être  celui là, qui

capable de défaire puis de

projeter, ne lasse

Personne

 

je veux pouvoir dire je veux

La nuit ma Journée

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à Victoria

26 Novembre 2018

 

 

Depuis, qu’avec l’agilité de la naissance tu m’as embrassé,

je ne cherche plus les crochets dans les nuages

afin d’y accrocher ma corde pour me pendre

 

Depuis qu’avec la douceur de la montagne tu m’as écouté

je ne cherche plus la racine dans le sol Russe

pour épancher ma soif

Depuis que la tempête m’a chuchoté ton existence

ma vie n’a plus besoin de masque

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DIVINS

26 Novembre 2018

 

 

Je cherche un être en moi à envahir

 

            re tour né la phrase circule

 

je cherche un logo pour ma nuque

je cherche un vagin pour mon sexe

 

je cherche l’être instable présent que le sourire vrai

mais,

je n’ai pas de vrai sourire : entièrement envahit par moi-même

dès lors que je cherche à me tuer

dès lors que je cherche à graffer

 

                                               il n’y a pas de solutions au sourire d’Adèle

                                               ni à la déportation de Kevin

                                               il n’y a que la bouteille en plastique vide, presque

 

 

comme un logo que l’on déracine

comme une lumière que l’on éteint

je suis l’être manquant au cours

 

j’invite ma femme à s’envahir

à produire de la combustion barbare

 

il est des mains

il est des dieux

 

que je me disais enfant

il est de la soupe

il est des croûtons

 

Je cherche un être en moi à envahir

 

comme tu cherches dans ma poésie une solution que je ne trouve pas

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Charlotte

16 Novembre 2018

j’ai regardé bien avec acuité

j’ai regardé bien avec précision

j’ai vu de la peau des yeux des mains

j’ai vu et c’est rentré

 

mes yeux ils ont pris du plaisir

un grand plaisir un vaste plaisir un plaisir ample

ils regardaient alors plus loin plus profondément plus dans ce qu’ils étaient témoins

et dans moi y’avait plein de petites choses qui infusaient dans mon ventre

et qui bougeaient et qui remuaient vite

pleins de choses belles dans mon ventre mélangées

c’était tout toi tout le pourtour de toi et tout l’intérieur de toi

tout ce qui était tes yeux tes mains ta peau tout beau tout grand

je t’ai regardée bien comme ça avec précision

avec le plaisir avec le grand plaisir

avec tout le plaisir d’être impliqué avec ce que tu étais

regarder en étant bien sûr que tu me plaisais en étant bien sûr bien pétri de plaisir

que de croiser ton regard et de voir s’agiter tes mains

pleines de lignes et pleines de beaux mouvements

 

alors là je me suis dit c’est important ça de trouver quelqu’un d’aussi beau

y’a quelque chose de pénétrant d’irrémédiable y’a quelque chose qu’il faut dire

et ça s’est disséminé dans tous les petits interstices de la pensée du corps du sexe du regard

des mains du ventre 

je pense que tu es une très belle jeune fille de 26 ans

qui dit des choses belles qui sont quelque chose avec quoi on peut prendre du plaisir

lorsqu’on s’y arrête un peu

qui sont de la vérité qui accueillent la pensée

qui ouvrent qui sont de la béance

qui sont un grand endroit un grand espace pour accueillir

 

alors quand l’esprit est bien pétri de tout ça

je l’écris je me berce à l’idée de te le dire

le désir se comble dans le parler du poème

ça se colle dans ma chair c’est partout

c’est dans ma bouche grande ouverte

et mes mains décontractés

 

c’est l’entrée de ton esprit dans mon esprit

de ton pourtour de ton intérieur

alors je me lance j’acclame je crie

 

2016

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Charlotte

16 Novembre 2018

dans l’œil

un autre œil – minéral

et pourtant ma voix

 

abreuve.

 

n’ayant aucune opposition, hostilité

avec le galet pétri de l’univers

l’or

sera, en lui

en ton œil

le rêve de l’autre

pourra advenir à la terrasse du café

 

une façon que j’aurais d’aimer :

 

aimer l’or

ailé de jouir

comme la pierre sans façon

sinon accueillir la partie la plus fugitive

de mon cœur,

en lui

une façon que j’aurais d’aimer.

 

 

2016

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