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Pastiche Darwich

23 Janvier 2019

Elle était âgée de mots et j’étais âgé de moi,
La nuit couvrait la mine,
Et les métaux tombaient plus vite, plus vite.
Le mineur à la faculté de dorer dans la nuit,
Dormais-je ? Dors-je ? De blé et de maïs,
Toute la part du soleil au creux de sa jambe,
Et elle usait de sa serpe,
Comme le mineur en haut, corbeau d’un moi.
Que j’avais oublié dans l’air des hommes,
Sur ce lit, elle était âgée de mot,
Moi évanouit déjà.
J’étais âgé de moi.
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L'ennui

22 Janvier 2019

Je me promène en un ennui cosmique. Rien n’a de valeur. Rien n’advient. Quelque chose pourrait porter de la valeur, de l’intérêt, mais quoi ? La chaise roulante. La table. Drieu. Hoffmann. Kristeva. Pas un livre que je suive. L’ennui de lire. L’ennui. Je me promène dans l’appartement. Les pièces se ressemblent. La chambre, seule, m’apporte le réconfort d’un sommeil qui viendra dans quelques heures. Quelques heures. Mais quoi ? D’ennui ! Je fais vibrer les objets en les laissant mornes, à leur déchéance la plus simple, il vibre de néant. Le néant les engloutit dans un frémissement, frémissement auquel je ne porte aucun intérêt. Rien n’a d’intérêt ou pourrait en avoir. Tout est du rien. Je viens de manger. Voilà. C’est ce que j’ai fait de mieux. J’ai mangé. Et je meurs de faim. J’aimerais lire, étudier, frémir. Je voudrais boire, baiser, tuer. Rien ne supporte mon désir. Si ce n’est les petites touches lumineuses de l’ordinateur. L’ennui est réduit à sa cause. La matière. On s’ennuie dans la matière, l’esprit est ailleurs, parti je ne sais où. Je suis un résidu où se dépose minces pellicules par minces pellicules des doses cruelles du rien vibratoire. Le rien de la matière. Seul le sexe est l’apanage de la matière. Sinon il n’y a qu’ennui pour l’esprit dans la matière. Le café déca sert de soupape de décompression car il s’assimile à trois cigarettes sur les trente de la journée. Il fait agir mon corps mou. Dans cet appartement sordide. Sans amis, sans alcool, sans drogue, sans rien. Je clique encore une fois sur l’onglet youtube où l’on peut écouter du jazz. Puis je me ravise. Non, ça sert à rien. C’est encore trop de fois la même chose. Trop de fois écouté. Je suis éculé. Je m’ennuie. Je m’enivre d’ennui. Quelque chose traverse mon corps comme une flèche. Je regarde par la fenêtre. Je reviens m’asseoir sur le divan. Je croise les pieds. Je vais me refaire du déca.

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22 Janvier 2019

bu tes yeux

bu l’organisme

il allait mourir

n’ai pas vu la vie

bu ce que tu rejettes

bu agenouillé notre objet ton genou

il allait imploser debout

bu ton sexe

bu la poésie ainsi

il fallait faire encore mieux

alors j’ai bu j’ai bu j’ai bu

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Ce qui doit s'enterrer

22 Janvier 2019

le plomb des ailes enferme la croyance à l’utilité de la poésie de poids

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L'or

22 Janvier 2019

flotté bas
la mesure
d’une arrête
et celle-ci
s’agrandit
                                   il n’y a pas
                                   de limite à
la poésie qui
                                   s’affirme comme
                                   un agrandissement
nous avons
une mâchoire
transpercée
de vérité
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Mon gosse

22 Janvier 2019

Hasard de la naissance. Soit tu passes ton enfance sur l’île de la Cité, soit à Barbés. Soit entre les deux dans le 11ème ou 12ème. Tu peux commencer à Barbés et finir sur l’île de la Cité, l’inverse serait inquiétant. J’ai trop d’enfants qui me courent dans les pattes, je ne cicatrise pas la vie. Ils s’y engouffrent. Avec Mélanie on habite dans le 12ème et l’enfant, le mien, va lui dégager le ventre dans environs 6 mois. Je promets de lui donner une éducation sordide faite de poésie et de cadeaux qui feront dégouliner ma première tendresse. Je vais être père, et il me dégoûtera, je le sais. Par exemple en tétant le sein droit de Mélanie. Celui que je préfére.

 

Lorsqu’il aura l’âge où l’enfant n’est plus mignon mais passablement casse couilles (13-14 ans) je me tirerais et laisserais à Mélanie la garde. Je le prendrais un week-end sur deux. Y’aura une chambre pour lui à l’étage, je le laisserais jouer au jeu vidéo ou regarder du porno. De toute façon qu’est-ce que je pourrais bien y faire, en 2030 le mot jeunesse aura une connotation absconse, ils sauront tous les secrets de la sexualité (rien d’érotique jusqu’à la pénétration) et auront mille et une façon pour se divertir, désintégrés ils n’existeront plus qu’en un avatar religieux et informe, l’icône F de Facebook aura disparu à l’avantage d’un sigle d’une multinationale indienne et je lui conseillerai de choisir chinois première langue. Pour collaborer pendant l'occupation. Puis je me lasserais de lui, le laisserais à Mélanie le plus souvent possible, pour enfin me retrouver seul, vidé et serein.

 

À 40 ans il reviendra me voir. Me traitant d’égoïste. Je lui répondrais avec orgueil que je ne voulais pas d’enfant. J’aurais entre-temps été ruiné par le rachat de ma PME par les derniers consortium américain. À 70 ans je me pendrais dans un appartement à Barbès comme quoi on peut passer du 12ème à Barbés. Et ce reste de pays en voie de sous-développement que sera la France.

Mélanie sera morte, toutes mes femmes seront mortes, je n’aurais plus que ce gosse devenu adulte, imperméable et insensible à l’irrémédiabilité du suicide d’un père devenu étranger tellement il fut lui-même distant et méchant à l’égard de son fils.

 

(…)

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La chute mouillée

21 Janvier 2019

Jusqu’ici le doigt n’était pas mouillé.

Puis il y eu la chute.

(Ou l’entrée ?)

 

Enfin l’homme désespère

Et c’est bien

Car à trop croire les anciens vers

(Antique ou latin)

 

On se met à rêver des gouttes d’or

Sur le Kenzo

La parole de Quintilien

 

Boue Rhétorique

D’un journal qui s’hasarde

À une critique de Dieu Houellebicque

 

Déjà Drieu dans le dindon

Avait farcé le pardon

 

D’une France qui se réduit

Peu à peu à une phrastique

Et c’est désespérant de comique

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Le petit verre

19 Janvier 2019

J’ai envie de boire. Je boirais bien un petit verre. Ou deux. Deux petits verres. Ça me donne envie ça. Deux petits verre. Ça me donnerait du répit. J’aimerais bien avoir un peu de répit dans tout ça. Deux petits verres c’est rien. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Les deux petits verres. Les trois petits verres. Puis la bouteille en plein de petits verres. Je ne veux pas. Je ne peux pas. J’aimerais bien lâcher un peu le livre et regarder par la fenêtre le ciel sombre de 17h30 avec un petit verre à la main. Puis un autre. Ça serait une façon de me détourner. Je ne veux pas me détourner pourtant, un petit verre. Ça ne me détournerais pas. Ça me donnerait un peu le tournis 3 ou 4 petits verres. J’en ai envie. Mais je ne veux pas. Je ne peux pas. Je ne peux pas avoir envie. D’un ou deux ou d’une bouteille de petit verre. J’acquiescerais volontiers si on me tendait un petit verre. Mais je suis seul. Je n’ai pas envie d’être seul avec le petit verre. Et de toute façon je ne peux pas. Si je pouvais je n’en aurais pas envie. Dans la suite d’un verre et d’une bouteille de petits verres. Je serais content. Je serais bien au chaud chez moi. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Je ne peux que l’écrire. Je veux bien l’écrire. Ça détend. Le petit verre écrit détend. Le décrire ce petit verre. L’envie du petit verre dans le petit verre à vin. Rouge. Rouge comme le sang. Presque noir. Je veux un petit verre presque noir écrit. Ça je le veux. Je le désire. Et le petit verre sur la table ça serait agréable. Je me le porterais aux lèvres. Oh oui. Un petit verre aux lèvres. Ça serait bon. Mais je ne veux pas. Je ne peux pas. Alors je le décris. Je le décris comme un petit verre comme les autres sur ma table à côté de l’ordinateur. Il ne se renverserait pas. Je ferais très attention. Je le boirais avec précaution le petit verre. Puis les deux ou trois autres petits verres. Je ferais attention à ne pas les renverser. Mais au bout de quelques petits verres il faudrait que je fasse encore plus attention. Une attention sordide peut-être. Une attention qui roule les yeux. Qui roule les petits verres ensemble. Mais je ne veux pas. Je ne peux pas prêter attention à ce qui n’existe pas. Je ne dis pas pas encore. Je dis pas. Donc jamais. Jamais de petit verre à 17h45. C’est ça qu’il faut que je fasse. Faire des petits verres de 17h45 des pas petits verres. Je peux le faire ça. Je veux le faire. Le pas en avant. Le pas au-delà des petits verres de 17h. On fait comme ça. Moi je fais comme ça. Je pense le petit verre. Je le pense juste. Je ne le bois pas. Je ne veux pas. Je ne peux pas. Le petit verre attend au Monoprix. Moi je ne l’attends pas. Je le fais apparaître dans ma raison. Dans mon écriture discursive qui invente une façon d’être du petit verre. J’ai envie du petit verre. Je ne veux pas de petit verre. Je ne veux que le voir puis le goûter. Puis le reposer et regarder le ciel où la nuit prend place. C’est ça le petit verre. C’est la nuit qui prend place ? Un et deux puis trois ou quatre petit verre. Mon petit cerveau serait content. Mais je ne veux pas. Je veux juste me détendre. Me détendre et distendre le petit verre de moi. De moi au petit verre il n’y a que quelques petits tracas. Il faut aller au Monoprix. Il faut remonter. Et là paf le petit verre est à portée. Mais je me protège. Pas de petit verre. Je ne veux pas de petit verre. Je n’en ai plus envie. Je ne le désire plus couler dans ma gorge. J’ai gagné.

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L'écriture d'une pédale

17 Janvier 2019

 

Une suture rien que pour moi

Pour vous ? Le papier jaune

Le post-it qui traîne à côté de la jambe

Il est écrit : un goût bizarre pour le sang

 

Pour une fois le nom va éclater

Ce ne sera ni le verre, ni la paille

Ils espèrent (qui ?) tourner la page

Pour secouer leurs ombres

 

Je les hais car j’en ai crainte

Au fond on n’écrit que par peur

De rallumer les braises de la nuit

Fou, arbitraire, sans signes

 

Il boîte comme l’infirme qui volait

Il croit au déluge réservé à

… et demain recommencera

Les études sur les opiacés

 

Encore du papier

Encore l’océan tendu

C’est un texte ravage

Et des explorations ciel ouvert

 

J’en connais plus que les filles

A qui je l’ai mise par derrière

Donc une suture rien que pour moi

C’est écrire en sachant pourquoi

 

Des voleurs de machines

M’ont amenés aux Lilas

J’y suis comme on aime la Chine

Lointaine et tout là-bas

 

A tous je ne réponds que : Refus

Attendre et c’est mourir le Mac

Mourir le Mac c’est joindre Samy

M’emmener dans un grand musée d’Italie

 

(…)

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17 Janvier 2019

Une pluie qui réserve la vérité

Comme un orage la fait éclater

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