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12 Avril 2018

Espérer c’est dire ce que l’on veut

sans moyen de le dire

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Réfléchi

12 Avril 2018

Le langage bien formulé est la poésie qui résiste au langage bien formulé.

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À Sarah

12 Avril 2018

et c’est là précisément

là dans là

le coin du là

ton refus des peuples

 

j’arrache une dent à ton sexe

dans l’angle

des mots crachent éructent jettent du sel aux yeux de l’assassin

des exactement

des presque-là

rien de sinueux faire sinon toucher l’os derrière ta nuque

ce sens brut de ta nuque un poisson

qui brûle

 

des collages d’aliments dans mon oreille contemporaine

 

ta bouche une table

j’y mets alcool et couverts

puis nous mangeons l’infamie

la pierre

et son espace

 

le boucher a une idée qui lui échappe

alors qu’elle le creuse

le boucher te veut te tease te cogne jusqu’à la juste mesure

 

et l’on sait que l’on accède à l’indépendance par le rythme

 

diriger puis scier construire dans le champ vide

un ciel se vide

descend la violente remarque des mots

 

que je te rends pour que tu me regardes

encore une fois

dans le là de la crevaison de l’être

qui se distribue en un souffle

dans les moments accordés soufflés à l’oreille du boucher

dans l’il y a primordial

le là de toute chose

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Le coin rouge

4 Avril 2018

quelle différence primordiale

entre ce que je vois dans le miroir

et ce que je suis ?

 

le dilatement du temps

la largeur de l’espace

 

l'angle supposé savoir

sous ma poitrine

 

 

 

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4 Avril 2018

« Toi qui a fait tant de mal à un homme simple


En éclatant de rire à la vue de sa souffrance

Ne te crois pas sauf


Car le poète se souvient »

 / Cseslaw Milosz /

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Paranoïa

4 Avril 2018

ne pas lire dans les yeux

s’échapper des yeux surtout ne pas lire

ne pas tenter de lire

car les yeux avant

toute préoccupation

 

ont, à mon sens, le tort

de ne pas être, apostat du regard catholique,

des regards

 

 

bien sûr il est préféré de différencier l’œil du regard

mais moi

j'y crois pas à cette variation philosophique

 

l’organe est la perception

le regard est le jugement

 

je mise sur l’hôtel à côté de chez moi

un hôtel de passe d’après Hibou

 

j’y vois des corps de prostituées

se faire malmener en ce trop beau,

mais certainement nécessaire et naturel allant des mâchoires

où la la fontaine paranoïaque n'a plus lieu d'être sinon échange antédiluvien 

où vont et viennent les hommes

depuis la nuit étoilée

jusqu’au jour mature et nu

que reflète le ventre ballonné des femmes

 

collaboré

faire sien le regard

mais ne pas lire le regard de l’autre

surtout pas

il en va de la mort

de l’agnus dei

que nous sommes tous pour les ricanements

des grands juges de vérités

 

car notre existence se rend compte de sa plurielle déconfiture

lorsqu’on sent la matière mobile de notre sang

nous monter à la tête

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Réfléchi explication du vers « Toute parole est lesbienne »

3 Avril 2018

 

La grammaire française donne à bon titre, au mot parole, le féminin. Les paroles sont lesbiennes car elles n’acceptent pas de discours extérieur, de prétendant. Toute parole est irréductible à elle-même et la poésie par son autonomie en donne l’exacte mesure.

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À Sarah

3 Avril 2018

je vais te dire des mots

tu es venue de sous le soleil

et je m’adresse à toi

avec des mots pleins et ronds

 

je m’adresse à ta bouche à tes yeux à ton corps

tu es venue de sous la terre

je bêche la vie j’en retire la beauté

 

accepter la ficelle de sens

que tu me donnes avec ce café

c’est pour moi comme cristal et pourtant l’enfoui dans la pierre gardienne

dans leurs propres pétales de pierres

je les brise chaque jour

 

je te parle depuis un autre monde

je m’éveille chaque matin dans le lit chaud des possibles

et j’attends

j’attends

la remarque sur mes yeux cernés

la remarque sur mon squelette courbé

 

tu as l’ouïe

j’ai des mots

tu as tes mains

j’ai ce rendez vous

 

plions nous à la rencontre

une errance dans l’errance

le nom d’une île invisible

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3 Avril 2018

je me suis

sans cavalier

une morsure dans la dent

j’imagine un lieu très pur

 

s’essayer à la lumière

mes pas fondent de la poésie

la poésie exercée

 

dis-moi le peu

répète encore l’Amérique

All that grace

All that beauty

une table sur l’océan

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3 Avril 2018

 

tu fuis, tu veilles

quelque chose comme

une autre fuite en moi

une fuite d’aube ou de midi

j’en sais rien

 

mais ma langue est poétique

 

et quand reparaît

ce travail sur le silence et la flamme

ce travail consciencieux

ce travail des signes qu’on appelle poésie,

mes mains levées et pleines d’ombres

m’excluent dans le hasard que de t’écrire

car ce hasard c’est toi

 

quand reparaît cette extrême limite à moi-même

c’est qu’elle n’est pas sans point de départ

et pourtant nul ne connaît le point de chute

ni moi ni toi ni les images

et c’est tant mieux

sinon il ne resterait que des corps

 

ma langue est poétique

elle te siffle t’attrape

te tue te souffle

 

elle est un cadeau comme un autre

mais dans cette veille

dans cette entente à la fuite de ma langue

où tu fuis toi-même dans le poème

 

nudité jeune cri

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